Les tontons flingueurs (8)
8 - Chez le Mexicain Monsieur Fernand et Pascal arrive dans la demeure du Mexicain
Le Mexicain l'avait achetée en viager à un procureur à la retraite. Après trois mois l'accident bête : une affaire ! Jean Welcome sir, my name is John ! Monsieur Fernand ? Pascal à maître Folace Il est mort, il y a deux heures. On aurait pu être là plus tôt mais on a été retardé. Des espèces de contestation ; et puis ... Henri s'est fait descendre. Les Volfoni ! Quand le lion est mort, les chacals se disputent l'empire. Enfin, on ne peut pas demander plus aux Volfoni qu'aux fils de charlemagne. Ah ! Maître Folace, notaire. Monsieur Fernand Bonjour monsieur. Maître Folace Heureux de vous accueillir, j'aurais préférer bien sûr que ce soit dans d'autres circonstances. Votre chambre est prête, le Mexicain avait donné des ordres. Et bien, vous êtes gentil, je vous remercie, mais ... ce qui m'arrangerais surtout, c'est si on pouvait régler nos affaires dans la journée. Maître Folace Vous étiez l'ami de Louis depuis longtemps ? Monsieur Fernand Depuis toujours. Jean Mademoiselle va avoir du chagrin. Maître Folace Ah non ... Stop ... Sujet interdit, attention messieurs, pas de fausses notes, la volonté du défunt est formelle : pour Patricia, le plus longtemps possible, son papa se porte comme un charme. Il joue les santors quelque part dans les sierras Mexicaines, mal déservies par la poste, ce qui explique son silence. Pascal Bon, je dois partir. Maître Folace sait toujours où me joindre, j'habite chez ma mère. Monsieur Fernand Oui merci. Maître Folace Je suis bien content que vous soyez là vous savez ? Parce que moi avec la petite, j'y arrive plus. C'est peut être parce que je la connais depuis trop longtemps. Pensez, c'est moi qui l'aie tenu sur les fonds baptismaux, alors. Jean Y'avait une belle cérémonie, mademoiselle était déjà ravissante. Maître Folace Dites moi mon ami, si vous montiez les bagages de Monsieur Naudin ? Jean Yes sir Monsieur Fernand Dites moi, si ça vous fait rien, j'aimerais bien qu'on aborde un p'tit peu les choses sérieuses. Parce qu'après tout une gamine c'est bien beau ça mais faut quand même pas s'en faire pour ça non, on est bien d'accord ? Maître Folace Ah mais moi je ne m'en fais pas, je ne m'en fais plus. Maintenant qu'vous êtes là, c'est vous que ça regarde. Monsieur Fernand Comment ça moi ? Maître Folace Eh ben ? Vous avez accepté de vous occuper d'elle non ? Monsieur Fernand Ben oui. Maître Folace A la bonne votre mon cher. Vous allez connaître tout ce que j'ai connu : les visites aux directrices, les mots d'excuses, les billets de renvoi ... Monsieur Fernand Vous allez quand même pas dire que mademoiselle Patricia s'est fait éjecter non ? Maître Folace Ha, de partout mon cher. Mademoiselle n'a jamais tenu plus de six mois ; juste le temps d'user les patiences. Oui, vraiment, je suis content que vous soyez là. Monsieur Fernand Pas pour longtemps, ça va changer vite, c'est moi qui vous le dit ; la boite que je vais lui trouver, va falloir qu'elle y reste, croyez moi ! Ou si non, je vais la filer chez les vraies sœurs, les vraies, pension au bagne avec le réveil au clairon et tout le toutim, non mais sans blague ? Et bien, vous le lui direz à elle. Monsieur Fernand J'vais lui dire, et puis tout de suite. Où est-elle ? Maître Folace Elle dort. Elle a organisé une petite sauterie qui nous a entraîné jusqu'à trois heures du matin. Jean Your room is ready sir ! Maître Folace Il veut dire que votre chambre est prête. Monsieur Fernand Ah bon. Dites donc, il picole pas un peu votre british ? Maître Folace Oh la la ! Et puis il est pas plus british que vous et moi ; c'est une découverte du Mexicain. Monsieur Fernand Il l'a trouvé où ? Maître Folace Ici, il l'a même trouvé devant son coffre fort. Y'a dix sept ans de ça. Avant d'échouer devant l'argenterie, l'ami jean avait fracturé la commode louis XV. Le Mexicain lui est tombé dessus juste au moment où l'artiste allait attaqué les blindages au chalumeau. Monsieur Fernand Et bien, je vois d'ici la petite scène. Maître Folace Vu ses principes le patron pouvait pas le donner à la police. Il a accepté de régler lui-même les dégâts. Résultat : Jean est resté ici trois mois au père comme larbin pour régler la petite note. Et puis, la vocation lui est venue, le style aussi, peut être également la sagesse. Dans le fond, nourri, logé, blanchi, deux costumes par an, pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison ... Monsieur Fernand Il a choisi la liberté quoi ! |